Après ce terrible voyage en train, et depuis assez longtemps, je m’interroge. Dois-je aborder le sujet épineux de la maternité (nom commun et concept) en ces lieux ?
Attention, logorrhée égotiste de comptoirs. J’ai honte, je vous assure, parce que j’aime pas trop m’épancher et je vais le faire quand même.
J’ai grandi dans une famille où avoir un-e enfant était une option parmi d’autres, ni plus ni moins mise en avant. La majorité des femmes avec qui je passe de bons moments ne veulent pas ou n’ont pas d’enfant. Je n’utilise pas le verbe « choisir », car je crois profondément que même lorsque l’on sait qu’on en aura, on ne choisi pas vraiment d’avoir des enfants. J’en ai d’autant plus la conviction depuis que j’ai fait la rencontre de madame Budum.
Sur mon blog, et bien que je sois attachée à la littérature en particulier, j’essaie de défendre l’enfance de manière générale (particulièrement celle des filles qui sont quoi qu’on en pense dans l’absolue nécessité d’être davantage soutenues). (oui , bon, et souvent, je m’en éloigne aussi des enfants, hein ).
Cela comprend pour moi le droit d’être un-e enfant, d’être une fille et une femme, ou pas. Cela a tout à voir avec le sexisme. Cela touche aussi à la maternité. De même qu’ au corps , à sa perception, à l’ âge, la forme…Et même si ça ne se perçoit que peu (ou pas ? ) ici, cela concerne tout particulièrement le droit de ne pas être « mère ». D’avoir des enfants et de ne pas l’être. Et de ne pas avoir d’enfant, tout court.
Et c’est là, vraiment, que ça se complique. C’est déjà difficile, je trouve, de concilier ses convictions à la vie la vraie, cette fichue grognasse. Mais madame Budum de son côté me dit aussi « et comment je fais, ma bonne dame, pour défendre mon droit à ne pas avoir d’enfant(s) tout en ayant deux énormes quiches collées à mes moignons ? »
C’est dur, vraiment, d’avoir le cul entre deux chaises, ponctua-t-elle ensuite.
Ben oui, comment fait-on, quand on à l’impression de trahir les deux faces de sa propre pièce ? Comment fait-on, quand on a envie de parler sage-femmes psychopathes et épuisement maternel tout en hurlant à nos copines libres « c’est VOUS qui êtes dans le vrai !! » ? Qu’on adore torturer bébée avec des tenues du dimanche mais que le reste de la semaine, c’est body ou à poil ? Quand on se sent mal à l’aise avec les « vraies mamans » , traitresse avec les « libres d’enfants » ? Quand on a sans cesse envie de s’excuser, côté pile et côté face, et qu’on a honte, quoi qu’il en soit ?
On a beau savoir que les cases c’est pour les ploucs, on a tellement peur des apparences chez les Budum qu’on fini par ne plus oser dire quoi que ce soit. Madame Budum croyais que l’enfant était l’exception et non la norme, et se retrouve empêtrée dans les clichés qu’elle s’était elle-même imposés et manque de très belles conversations avec des « mamans libres » au court de certaines soirées. Tout à l’envers.
Conclusion : c’est un peu fatigant tout ça, ma bonne dame. D’un autre côté, faudrait peut-être que je me calme un petit peu, aussi. Ne m’en veuillez pas trop, le prochain pot sera consacré aux sacs à main !! Pour Femme !! Sans S !!

Et sinon, l’obstétrique la maternité tout ça… j’en parle, ou pas ?