Minute n°3 : Rebelle ?

Et voilà, enfin, je suis allée voir Rebelle, et une satisfaction:  il y avait autant (si ce n’est  plus) de mouflets que de mouflettes. Et malgré mes craintes premières de mégère avant l’heure, il se confirme que le rire hysterique d’un-e bambin-e est très agréable comparé à l’éructation satisfaite du type qui a déjà vu la fin du film d’horreur dont on vous a vanté  le mystère et le caractère intrinsèquement boulversant. Bref.

Pas de spoiler sur l’intrigue, mais peut-être un peu sur le message.

J’avais entendu les deux versions: d ‘ un côté un film d’animation progressiste, de l’ autre un film d’animation rétrograde. D’ un côté un film « trop Disney », de l’ autre un assez bon Pixar.  Pour ma part  je ne sais pas quoi penser, et je penche pour une forte hésitation de la part des créateurs eux mêmes.
Rétrograde, bon, quand même pas. Il s’agit moins d’un film sur l’émancipation féminine que sur les problèmes de communication que peut engendrer ce désir d’émancipation,  jeté à la face d’une femme qui n’ exige rien d’autre que les sacrifices  auxquels elle-même a du consentir à son époque (et ça, c’est de la phrase.). De fait, l’histoire est davantage celle de la reine Elinor que de sa fille Mérida, et ça me semble très intéressant.  Mais on avance aussi l’ idée qu’il est égoiste de se rebeller sans prendre en considération les autres et le contexte. Ce qui n’est pas faux. Mais pas franchement vrai non plus. Et à la limite du rétrograde dans ce contexte…  C’est  là que le progès s’arrête. Mérida agit de façon puérile pour des motifs totalement légitimes: on ne vend ni ne sacrifie de femme pour le bien commun.


Sur la forme, le film oscille entre gag typique de chez disney et fantaisie de chez pixar; entre des moments de pure comédie pour enfant, et des passages typiques des belles envolées du studio d’animation (pour enfant aussi, mine de rien) . C’est donc  difficle de se positionner par rapport au fond. Et ce doit être assez compliqué aussi pour les jeunes spectateurs, qui s’ils ne décortiquent pas, écoutent quand même ce qu’on leur dit. Parce qu’il est bien nécessaire, parfois, de se rebeller égoistement pour se libérer de la gangue des traditions. Rebelle ne le réfute pas, mais hésite entre plusieurs morales finales et n’est peut être pas assez ferme dans ses choix. En définitive, le film se piège un peu tout seul, mais donne matière à réfléchir et c’est déjà pas mal.
En tout cas, sans décortiquer, Rebelle reste un film sympa à regarder, joli comme tout et assez léger sans être stupide, comme les dysney de l’ancienne époque.  Et puis faut y aller rien que pour la sorcière monomaniaque. Si si.

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