Le Festin de Noël

Voilà un petit conte de Noël   signé Nathalie Dargent et Magali le Huche.

Bien décidés à réveillonner dans le luxe, le loup, le renard et la belette enlèvent la plus jolie dinde de la basse-cour. Mais la grasse séquestrée ne se laisse pas conter fricassette: dans le luxe elle sera mangée, ou ne le sera pas. Les ravisseurs de tous poils sont donc invités à ranger et nettoyer leur tanière, dinde perchée au sommet d’un buffet et clamant les ordres avec autorité. Viens le temps du repas du jour, la grasse exige, les autres tentent de s’exécuter. Mais ils ne s’avèrent guère adroits de leurs coussinets  et dame la dinde prends rapidement la direction des opérations. Après plusieurs jours d’auto-engraissage, de repas en famille et d’optimisation intérieure,  le jour tant attendu arrive: il est temps de festoyer. Mais le loup, le renard et la belette n’ont plus cœur à tâter de la plume: c’est qu’ils l’aiment bien, leur grosse dinde. Cette dernière leur fait alors une proposition que tous acceptent avec soulagement: qu’on attende encore un peu, elle sera bien meilleur l’an prochain. Ainsi s’achève une formidable histoire d’amitié promise pour durer, et un conte de noël classique fort choupinou.

Allez allez,  je sens bien qu’à ce stade  vous grincez des dents. Car en effet, dinde n’est pas dindon et l’image du personnage féminin (féminisé) qui vient mettre de l’ordre ménager et culinaire dans la vie de trois célibataires très probablement masculins, ça agace, un petit peu. (doute pour la belette bien sûr, puisque en matière de bestioles, les livres pour enfants assimilent souvent le genre au déterminant de ladite bestiole  (pensons du coup aux livres traduits, qui peut-être et parfois  perdent un peu de sens) mais oui, mais oui, c’est… une double parenthèse !! )

Et c’est là que  j’enrage, j’enrage de n’avoir pas pensé à prendre l’illustration finale en photo. Au risque de gâcher la chute, je la décris :

Plus qu’un an à tenir dans son palais réaménagé pour elle. Or la grosse dinde, vautrée sur le fauteuil qu’elle s’est octroyée depuis le début de son séquestre, est plongée dans la lecture concentrée d’un livre bien particulier.

Et j’enrage, j’enrage encore de ne pas l’avoir sous la main, tant ça perd de sa force une fois raconté.

Le titre du livre, de mémoire:

Le Loup, le Renard et la Belette, les meilleures recettes

 

Et voilà comment on prend à contre pied tous les clichés blanche-neigesques des contes de noël et d’amitié. Avec soulagement, donc, on peut renverser sa lecture et constater que comme quoi, une bonne hygiène de vie fait de bien meilleurs repas.

Le Festin de Noël, Nathalie Dargent et Magali le Huche, P’tit Glénat, 2008. (oui bon, d’accord, c’est pas récent, mais à cette date on peut encore commander, chez un libraire, indépendant, pas celui avec le logo jaunâtre qui quand il ouvre fait fermer trois autres librairies en moyenne alors  qu’il fait son CA sur l’informatique. non mais. Ceci dit en fonction des villes vous avez de très bons libraires un peu désespérés d’y travailler, donc vous pouvez quand même allez là bas leur remonter le moral. C’est noël après tout.)

 

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