Voilà un mois de Janvier riche en rebondissements. Il est temps de prendre une pause, et fatalement, quand on passe trop de temps devant la télé, on passe aussi trop de temps devant les pubs.
C’est se jeter par une fenêtre du rez-de chaussée que de dire que les publicitaires sont de sacré-es petit-es malin-es et qu’on n’est pas dupe. N’empêche, je suis toujours éblouie par leur capacité à insérer de mauvaises idées dans la tête des gens. Il ne s’agit pas de réclames miraculeuses ou de promesses de blanc plus éclatant que le blanc du blanc, mais de suggestions balancées sur le corps féminin, à tour de bras et sans une once de scrupule. Vive l’industrie de « l’hygiène féminine ». Rien que le terme laisse songeur. On passe sur les produits « d’entretien » déjà médicalement douteux, pour s’attarder sur les produits de « protection ».
« il parait que quand on a ses règles, il ne faut pas s’approcher des autres. »
Pas parce qu’on fait tourner les œufs (on est plus au moyen âge, rho , quand même), mais parce qu’on pue, pardi ! C’est pas eux qui le disent, c’est ce bon vieux « il parait », le porte-parole des gens bien, beaux et propres. Le « il parait » qui permet de rendre l’ argument marketing le plus con de la planète parfaitement véridique et justifié. Avoir ses règles donc, c’est manquer d’hygiène, et puis c’est tout. Au diable la vulve, la femme sera propre, pure et sans odeur, dissimulée et ensevelie sous des tonnes de détergents et de produits super-absorbants. Et voilà que l’intitulé du produit prend tout son sens. Ce n’est pas la maudite que l’on protège, mais son entourage.
Je m’imagine cette marmotte ou même cette femme pas très à l’aise avec tout ça, avec cette manie qu’a son utérus de changer les draps tous les mois des fois que, sait-on jamais, un hypothétique embryon ait envie de nicher par là. Je l’imagine, se coupant tranquillement les ongles des pieds, son cerveau parfaitement disponible, se voyant soudain suggérer que quand même, quand on a ses règles, on sent vraiment très mauvais, et puis en plus ça dérange les gens. Elle n’y pensait peut être même pas. Mais voilà une vilaine idée qui soudain peut ressembler à une évidence. Fort heureusement, cette même industrie qui lui a suggéré le caractère intimement repoussant de sa personne est là pour la sauver d’elle même. C’est beau, quand même.
Et le pire, dans tout ça, c’est que ça n’a rien de nouveau. Sois propre et tais-toi.
P’tain je l’ai vu cette conne de pub ! Elle m’a coupé le sifflet, mais violent…
Bientôt du déo en spray utilisable absolument partout…partout ! Pour nous, mesdames…
En plus ils ont remis le couvert avec le glamour … enfin si c’est pas glamour, tant mieux!!